Haïti est-elle réellement un pays pauvre ?
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ESTIVERNE MOISE
3/19/20252 min read
Haïti est-elle réellement un pays pauvre ?
Cette question cruciale devrait interpeller chacun d'entre nous, Haïtiens. Depuis l'assassinat odieux du président Jovenel, le seul président élu d'Haïti depuis 2019, son poste reste vacant, sans qu'aucune élection n'ait eu lieu jusqu'à présent.
Actuellement, nous nous interrogeons sur la situation d'Haïti : comment expliquer qu'il y ait neuf présidents ou conseillers présidentiels dans un même pays ? Cela ressemble à une comédie moderne où des dirigeants malhonnêtes et sans scrupules se partagent le pouvoir. Plutôt que de s'unir pour le bien commun, ils semblent davantage préoccupés par leurs intérêts personnels, jouant à piller le pays. Oui, vous avez bien lu : neuf présidents portent la responsabilité d'Haïti. Alors, Haïti est-elle encore pauvre ? Ou s'agit-il d'un pays riche en possibilités et en ressources, mais manquant d'un véritable leadership ? Chacun de ces neuf présidents perçoit un salaire brut dépassant 60 000 dollars américains par mois, entouré de dizaines d'agents de sécurité, conduisant des voitures de luxe, vivant dans des résidences privées, bénéficiant d'allocations diverses, sans compter les millions de dollars en salaires pour leur personnel. Et nous n'avons même pas encore évoqué les frais exorbitants liés au premier ministre et à ses acolytes.
Où se dirige ce pays ? Pourquoi les fonds gaspillés aujourd'hui n'étaient-ils pas destinés au développement de notre nation ? Où étaient ces ressources et comment ont-elles été utilisées ?
Pourquoi nos services de santé sont-ils si défaillants ? Pourquoi la sécurité est-elle à un niveau si bas ? Est-ce réellement une question d'argent ? La réponse, encore et toujours, est non. Haïti dispose de ressources financières, comme le prouve la situation actuelle.
Pourquoi sécuriser des bandits en costume, prétendument légaux ? Quel est l'objectif ? Quel travail accomplissent-ils ? Des véhicules blindés, qui pourraient être utilisés pour démanteler les groupes criminels, sont aujourd'hui massivement stationnés devant les bureaux de ces conseillers, pour protéger leurs familles et leurs proches, tandis que le peuple se déplace chaque jour dans la peur.
Le peuple, qui semblait si mobilisé sous le mandat de Jovenel Moïse, existe-t-il encore ? Il est légitime de se poser la question, étant donné que 99 % de la population semble sombrer dans l'indifférence.
Si nous ne nous réveillons pas, ces malfrats continueront à nous dépouiller, comme ils le font chaque jour dans nos maisons et nos rues.
C'est trop, c'est vraiment trop.