l'augmentation des groupes armés et l'abandon de l'État et les mesures à prendre pour soutenir les citoyens qui défendent leurs communautés.

Depuis plusieurs années, Haïti est confronté à une augmentation préoccupante de l'insécurité, rendant difficile la circulation des personnes et des biens dans de nombreuses zones où des routes sont contrôlées par des bandes armées. Cette situation met en péril les activités et la vie de la communauté haïtienne, poussant de nombreuses entreprises à fermer leurs portes en raison des taxes exorbitantes imposées par ces gangs. Les habitants, n'ayant nulle part où aller, se résignent à être contrôlés et en viennent à considérer les chefs de gangs comme leurs dirigeants, établissant même leurs propres lois et un système de justice pour punir ceux qui ne se conforment pas à leurs exigences. Dans ce contexte, ces chefs de gangs se posent en juges et incarcèrent des personnes qu'ils jugent coupables. Cette réalité est particulièrement tragique dans certaines zones, où des jeunes filles, qui étaient les seules soutiens de leurs familles, sont victimes de viols et d'abus de la part de ces chefs de gangs, comme en témoignent les situations à Croix-des-Bouquets ou à La Tremblay.

L'État se dérobe à ses responsabilités et abandonne une population à la résignation dans les zones sous le contrôle de ses gangs. En conséquence, des citoyens paisibles se retrouvent souvent au mauvais endroit au mauvais moment dans des zones qui se transforment en blocs anti-gangs, ce qui peut les exposer à des violences, voire à des pertes de vie.

Il est crucial de mettre en avant un aspect essentiel pour prévenir des conséquences néfastes dans les deux prochaines décennies : que fera l'État avec les blocs ANTIGANG après l'élimination des gangs armés ?

Il est essentiel de souligner que ces personnes qui défendent leurs quartiers contre les gangs armés accomplissent un travail de gardien et de patriote. Elles mettent leur vie en péril pour protéger leurs communautés, leurs familles et leurs amis, ce qui devrait être la mission principale d'un État responsable.

Quelle approche devrait-on adopter pour soutenir nos héros après cette période de troubles liés aux gangs ? Avec autant d'armements à leur disposition, dont l'origine reste incertaine, il est crucial de considérer que tous les moyens de défense et de protection des vies et des biens doivent être envisagés, surtout si l'État a failli à sa mission. Allons-nous abandonner ces courageux individus à leur sort ? Ou bien allons-nous établir une structure de force qui leur permettra d'agir légalement et de s'associer à des municipalités pour poursuivre leur mission de protection, avec une compensation de l'État, étant donné qu'ils assurent la sécurité de leurs quartiers, parfois mieux que la police elle-même.

Où allons-nous laisser ces braves gens pour qu'ils deviennent, par la suite, des menaces, armés de toutes ces munitions de défense, dans le but de renverser des pouvoirs et d'imposer leurs volontés ?

Il est essentiel que les futurs responsables de ce pays commencent à envisager l'avenir afin d'éviter de se retrouver piégés dans un cycle infernal d'instabilités. Cette période de turbulences devrait nous inciter à réfléchir au type de pays que nous souhaitons léguer à nos enfants et aux méthodes à adopter pour ne jamais revivre une telle situation.

Les Haïtiens démontrent une capacité d'apprentissage remarquable, illustrée par l'exemple de certains gangs qui utilisent des armes sophistiquées et des drones en un temps record. De plus, les personnes qui défendent leur territoire constituent des exemples significatifs. Si l'on souhaite faire renaître une armée puissante, capable de rivaliser avec l'armée française d'antan, il est important de ne pas négliger l'usage des pratiques vaudou dans les stratégies de combat, qui sont encore employées aujourd'hui par certains groupes. Cela représente également une force potentielle à exploiter. Dans les prochains articles, nous aborderons ces sujets de manière plus approfondie.